CORRESPONDÊNCIA. 60
Carta de Max Hölzer para António Telmo, de 8 de Abril de 1977
Le vendredi saint 77
Mon cher ami António Telmo :
Votre lettre qui m’a trouvé tout ouvert et ému −, malgré mon désir d’y répondre immédiatement, est restée trop longtemps sans réponse ; étant trop absorbé par des problèmes quei concernent aussi ce dont vous me parlez. Je crois que je vous comprends bien, et bien que l’opposition entre absence et présence extérieures cache autre chose, nous – je dis nous, puisque là se joue la « relation » principale – sommes dans un stade qui nécessite beaucoup d’observation sincère et de patiente. Une patiente qui semble être en contradiction avec l’urgence… La chose principale, entretemps, devrait être de « libérer » toujours de nouveau cet inconnu qui vit en nous, de le libérer sans cesse de tout ce qui le lie à ce que nous, « connaissons », de ne pas le réduire ni aux jugements, aux « certitudes », aux « faits », de ne pas le laisser subir nos attractions « volubles », même spirituelles. Contentons-nous maintenant de nous retourner vers nous-mêmes autant de fois qu’il est possible et de le constater en nous cette présence inconnue, innommable [?] – qu’elle puisse croître. Observons comment se font ces monuments (hors de penser), attenons entre ce qui nous « engage » vers « l’extérieur », tout ce qui crée en nous des pensées, associations, sentiments, jugements, et cette présence véritablement mystérieuse. – Toute vraie connaissance que nous pourrions avoir un jour, dépend de la croime faisait sentirssance, du contact avec elle qui reste inconnue et innommé.
− Hélas, ici je fus interrompu, et pris [?] de moment de continuer.
Les phénomènes que vous décrivez et mentionnez on pourrait les lier à une certaine attente – justifiée, comme je le crois − . Mais ils sont aussi autant de tentations : lisez, dans cette perspective, certaines paroles de l’Evangile. Vous connaissez aussi le mot dans le Bouddhisme : « si vous apparaît un Bouddha, touchez-lui la tête ! » L’engagement, si je puis dire, comme chercheurs « futurs » que nous voudrions être, se situe dans une profondeur qui exclue de pouvoir s’appuyer sur de tels « faits » (ou « non-faits ») – sauf de pouvoir être en face d’eux avec une attention spéciale développée auparavant.
c’est un peu la même chose avec des expériences personnelles qui nous attirent (et que nous ne pouvons pas encore situer). Tout dépend du commencement juste ; et de notre désir inextinguible – d’ « être » (mais c’est inconnu…).
(− Peut-être le présage de Virgile, qui résiste? – Mais qui est alors Aristée ? Eurydice ? – Sommes-nous tous − Orphée −?) – L’épisode d’Orphée a d’ailleurs remplacé un autre, l’éloge d’un gouvernement tombé en disgrâce…).
De tout cela, nous devrions parler – ou « simplement » évoquer les choses en étant ensembles…
Ce que je disais en haut, n’est valable que pour nous. – N’est-il pas significatif que ce n’est pas à vous que se sont montrés [sic] les apparitions ? Je ne plaisante pas.
(Une indication, peut-être utile, encore : ce « rappel » n’est pas du tout une sortie du corps, mais le contraire. Là commence l’expérience et « l’expériment » [sic] – et tout est à découvrir à partir de cela – « corps » ; relation etc. etc.) – la nature de l’attention…)
−Je vais terminer ces lignes deux semaines ! après les avoir commencé. Je ne cessais de réfléchir sur nos possibilités.
Je me propose de venir chez vous autour de Pentecôte. Je ne sais pas si cela me prend trop de temps – mais je pensais souvent d’entrer au Portugal via Badajoz et de venir vous voir à Borba. Dites-moi franchement ce que vous pensez. Seulement il serait nécessaire d’organiser : 1º une rencontre ou même deux avec nos amis Francisco et Carlos S. à Lisbonne. 2º une conférence publique ou semi-publique sous la « protection » de quelque organisation qu’elle soit prête à laisser le faire dans son cadre : il y a certainement ces institutions culturelles comme une «Uranie » ou quelque cercle de « formation », ou un séminaire. Réfléchissez-y, le temps n’est pas long, mais faites-le, quelque aide vous viendra si vous êtes ouvert et sans préjugés. Titre : la signification de l’ésotérisme dans notre temps. (Peut-être il y a même un intérêt chez « Gulbenkian » ?) –
La pensée de revenir et vous revoir m’emplit d’une vibration joyeuse.
Je vous embrasse amicalement – Max[i]
Tenez s.v.pl. les autres amis au courant du projet ![ii]
[i] É quase ilegível, mas mais provavelmente será o nome próprio.
[ii] Escrito na vertical, na margem lateral esquerda da última página.