CORRESPONDÊNCIA. 59
Carta de Max Hölzer para António Telmo, de 31 de Dezembro de 1976
Paris, dernier jour de l’année 76
Mon cher ami,
Je suis très heureux d’avoir des nouvelles de vous : merci ! Permettez que j’entre dans le « vif ».
Vous savez bien que vous étiez, lors de mes tentations, déjà presque abandonnées à cause de multiples et inévitables malentendus, de former ce « cours » − que c’était vous qui avez fait possible une liaison initiale. Non pas des raisonnements, non pas persuasion, non pas intéresser les autres pour une conviction quelconque, mais par ce « quelque chose » que nous avons senti, nous deux, communiquant entre nous, quelque « courant » (qui dépassait toute « sympathie », ne regardait pas le personnel) – et c’était ce « courant » que les autres ont que constater sans le toucher, inconsciemment, et qui les a infléchis, de temps en temps, d’accepter une chose aussi « folle », à ce moment, que ce cours. Depuis ce moment nous avons à supporter, à réconcilier ce double mouvement d’une intensité qui se voudrait la plus sincère, et la moins « conditionnée » pour des données extérieures et intérieures, et cette autre chose qui nos dépresse, et qui – engendrant la lutte en vous dont vous me parlez dans votre lettre – nous restera toujours, d’une manière isolante mais aussi comme seule possibilité de communication et de connaissance (co-naissance) vraies, l’Inconnu…
Vous devinez, et vous « savez », qu’il y a un certain « commencement » qu’on ne pourrait pas manquer sans se trouver, par la suite, dans l’impossibilité absolue d’atteindre quoi que ce soit de «réel ». Mais la structure de notre existence actuelle est telle qu’elle nous incite à s’appuyer sur « nous-mêmes» justement là où nous devrions suivre certains conseils nous venant directement des plus expérimentés et chercher quelques attitudes nouvelles, et de vouloir «se faire» là où il est impossible qu’un autre fasse quelque chose pour nous. – Finalement, rien n’est à abandonner, mais dans l’état actuel de notre « être » nous ne savons pas utiliser une seule chose pour notre évolution, pour l’argumentation de notre conscience. Toujours de nouveau, au cour de ma vie, j’ai rencontré des «plus expérimentés», mais maintenant je vois la lignée.
Mon ami António Telmo sait, devrait savoir que je souhaite de tout mon cœur de revenir chez vous. CE qui concerne votre patrie à laquelle je me suis attaché profondément – pensez, pour comparaison, sur une autre échelle, à ce qui pouvait, et parfois ne pouvait pas signifier pour les juifs « Israel ». Moi, j’y trouvais une gamme de possibilités presque complète.
Ce qui concerne un travail possible, je vous pose la même question que je posais à notre ami Francisco dans une lettre récente. Il faudrait un nombre si petit qu’il soit des intéressés, non pas liés par des sympathie et amitiés comme condition (au contraire !) et aussi des couples, qui consentiraient à travailler vraiment pour quelques semaines, en surmontant tout empêchement personnel ou accidentel comme secondaire, et en se réunissant deux fois par semaine sous des conditions un peu différentes que la première fois. Après cela seulement on pouvait voir si une suite ultérieure est possible. Mais, je le dis tout-de-suite à mon ami António Telmo – non sans lui. Ils devraient participer aussi notre ami Francisco et Carlos Silva et sa femme. Je connais quelques jeunes gens que je rencontrais par hasard heureux les derniers jours à Lisboa dont je ne sais pas s’ils y sont toujours, mais que je voudrais inviter sous les mêmes conditions.
Ce que vous dites de José Marinho, me touche vraiment. Nous avons pu avoir des entretiens très subtils dont j’espère qu’ils l’ont confirmé dans des expériences très intimes. Il était le premier d’entre autres que je rencontrais lors de mon deuxième séjour au Portugal en 1969 qui m’a impressionné profondément – le voyant et entendant lire et interpréter un poème de Teixeira de Pascoaes.
Mes meilleurs vœux, et les plus amicaux pour vous, cher António Telmo, et votre famille.
Je vous embrasse –
Max