CORRESPONDÊNCIA. 58
Carta de Max Hölzer para António Telmo, de 7 de Janeiro de 1976
7 janvier 76
Mon cher ami António Telmo,
Merci de votre lettre, je suis toujours heureux d’avoir des nouvelles de vous et nos amis, ou du moins un signe d’endurance… D’abord: n’inquiétez-vous pas de la note, du paiement pour les livres, tout est réglé depuis des mois – mais qui, au diable, a pu vous importuner avec une réclamation?? (Ma banque, comme je vois, a bien réglé la chose; seulement, je ne vous ai pas écrit et demandé d’accepter les livres de ma part – mais c’est un autre côté…). Ne répondez rien, ou envoyez-moi la fiche. –
J’ai reçu, avec une véritable joie, la lettre de notre Francisco S. – et c’est vraiment impardonnable de n’avoir pas donné signe, d’autant plus que j’avais l’impulsion presque irrésistible de le faire sur le champ … mais un autre sentiment – je ne sais de quelle ptofondeur – que j’eusse à faire attendre ma gratitude… J’étais vraiment dans des travaux multiples et difficiles, avec une certaine soumission, qui me laisseraient, la nuit venue, sans aucune ressource d’énergie. Entretemps s’ajoutait beaucoup de travail physique d’un déménagement : notez, s’il vous plaît, l’adresse nouvelle: 1, Place de Breteuil, F 75007 Paris, tél. 7344689.
Avez-vous, mon ami, pu obtenir les livres de Vyas et d’Ouspensky? Je serais très contente si vous pouviez m´écrire vos impressions, vos réactions, et je vous prie de m’écrire en portugais, cela me fait beaucoup plus de plaisir !
Par le travail dont je faisais allusion, et par la grâce des « circonstances », je pourrais aujourd’hui, sous certaines conditions, répondre à vos désirs de recherches authentiques ; je savais que l’essai que je faisais, il y a un an, ne pouvait pas être qu’un test, une annonce. C’était trop et trop peu en même temps. Mais, ni nous tous, ni le moment n’étaient prêts à autre chose. Tout dépend, maintenant de la force du désir, de l’impulsion de travailler (en soi-même), de la disposition voulue à sacrifier les obstacles. La « vie» est une chose, l’œuvre une autre. Les livres ne suffisent pas, et non plus les accompagnements que nous donne le destin, ou le hasard, parce que nous ne savons pas comment les utiliser pour ces fins supérieurs.
– Nous ne savons absolument pas, combien de temps nous sera accordé pour apprendre une fois pour toutes, et dans chaque moment, la juste « rentrée». –
Je n’ai pas trouvé sur la mappe le beau nom de Borba – ce n’est pas loin d’Évora ? Pouvez-vous aller régulièrement à Lisbonne ? Donnez-moi des nouvelles, tout ce que vous croyez bon que puisse me représenter les choses.
Je vous souhaite, de tout cœur, une bonne année illuminée de plus en plus par l’apprendre de la Connaissance et de la Vie.
Max Holzer